Jons, un village attachant

Commune limitrophe aux départements de l’Isère et de l’Ain, elle ne peut laisser indifférente lors de sa traversée. Bien que très proche de l’agglomération lyonnaise et bien desservie par les structures routières, elle a su conserver son caractère rural.

Le village s’élève à une altitude de 232 mètres, assis sur le plateau des collines dites Balmes Viennoises. Le territoire de la commune est limité au nord par le Rhône, avec les communes de Niévroz et de Balan (Ain), à l’est et au sud par la commune de Villette d’Anthon (Isère) et à l’ouest par celle de Jonage (Rhône).

La commune se déploie sur 741 hectares. Elle est composée de 4 hameaux (Bianne, Eglise, Bourdeau et Pommier) et d’un coeur de village. Son territoire est particulièrement riche en espaces naturels protégés : la lône des pêcheurs – zone Natura 2000, les berges du canal de Jonage avec leurs aspects très sauvages… Très proche de sa splendide nature, Jons reste une commune où il fait bon vivre.

Une explosion démographique

Les habitants de la commune, les Jonsois, sont de plus en plus nombreux. En 1793, la commune comptait seulement 392 habitants, en 2013 – 1389 habitants !

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Au carrefour de tous les chemins

Jons occupe depuis toujours une position géographique stratégique qui explique et facilite encore aujourd’hui sa croissance économique et démographique.

Autrefois un chemin de grande communication n°55 traversait la commune de Jons de l’est à l’ouest et la faisait communiquer facilement avec Lyon et les autres communes situées sur la lisière du département de l’Isère. Ce chemin menait jusqu’à Loyettes (Ain), où un pont suspendu unissait les deux rives du fleuve. Un service quotidien de voitures assurait des aller-retour d’Anthon à Lyon, avec relais à Jonage. La commune fut également desservie par la ligne 16 du tramway de l’OTL (Omnibus et Tramways de Lyon) qui était la plus grande ligne de Tramway du secteur (61 kms). Jons avait également l’avantage d’être situé à seulement 5 kilomètres de la gare de Pusignan. Il possédait aussi un bac pour les passages sur le Rhône, ce qui facilitait la communication entre les habitants des deux rives du fleuve, le transit des voyageurs et le commerce.

Aujourd’hui, la commune est située aux abords de l’autoroute A432 et à proximité de l’aéroport international Lyon-Saint Exupéry et de sa gare TGV. Elle profite du transport en commun de l’agglomération lyonnaise avec les lignes régulières de bus et de tram à partir de communes voisines : Jonage et Meyzieu.

Proche du métropole, mais préservant ses sites naturels, facile d’accès, mais resté paisible, le village se transforme tout doucement en petite ville.

Le passé… très composé

On retrouve, dès les années 1720, la trace de Jons sur les premières cartes de Cassini. Avec son placement au carrefour de tous les chemins, Jons a été très convoité à travers les siècles.

Au temps des Romains, le village faisait partie de la province « La Viennoise » du pagus (petit pays, village) de Meyzieu. Au Moyen-Âge, il est passé au mandement d’Anthon, province du Dauphiné. Au début de la Renaissance, vers 1477, le village appartenait à Imbert de Baternay, grand-père maternel de Diane de Poitiers (favorite, pendant plus de 20 ans, du roi de France Henri II).

Dès le XVIe siècle Jons est étroitement lié à la naissance de la soierie lyonnaise. Vers 1837 la confection du velours est toujours florissante à Jons et elle fait même la réputation du village. Elle occupait bon nombre de veloutiers, dévideuses et tordeuses. Chaque maison avait son atelier avec parfois plusieurs métiers à tisser et des rouets servant au filage de la laine, du chanvre ou du lin. La pièce était éclairée par une petite lampe en fer blanc, nommée chalut, munie d’un réflecteur et alimentée à l‘huile d’olive, plus tard au pétrole pour éviter les fumerons. On retrouve encore des métiers à tisser dans certains greniers de la commune. A Jons, on élevait aussi les vers à soie ce qui explique la présence de nombreux mûriers.

Le blason de la commune retrace cette histoire mouvementée. La bande centrale dite la fasce avec les trois joncs au naturel vient directement du blason de la famille de Baglion, barons de Jons. Dans la bande inférieure, le beau lion léopardé, rappelle que la haute bourgeoisie lyonnaise s’est ensuite intéressée à la commune. Enfin, la croix placée au chef évoque la croix des Templiers et le statut du hameau de Pommier, qui restera plusieurs siècles sous la seule autorité de cet ordre religieux.

Les personnalités marquantes

Imbert de BATERNAY – l’homme qui prêtait l’argent aux rois de France.

Il est grand-père maternel de Diane de Poitiers. Il est également connu comme «M. du Bouchage» du nom de l’un de ses nombreux domaines dans le Dauphiné. C’est un homme d’État français du début de la Renaissance qui fut comblé de biens par de nombreux rois. Tout d’abord par Louis XI dont il est chambellan et conseiller et puis par Charles VIII, Louis XII et François 1er. Tous ces monarques lui confiaient des missions diplomatiques, les suivis de leurs affaires ou encore l’éducation de leurs enfants…

Imbert de Baternay est né vers 1438, probablement à BATHERNAY dans la Drôme, et mort le 12 mai 1523 à l’âge de 85 ans à Montrésor (Indre-et-Loire). Très habile en affaires, à la fin de sa longue vie (85 ans), il devient un des hommes les plus riches de France et compte parmi ses créanciers même le roi François 1er. Il a acquis un énorme patrimoine foncier et le village de Jons en faisait partie.

 

Pierre COLLIARD – parlementaire qui a promulgué la loi sur la laïcité.

Il est né à Jons à en 1852. Tout jeune, il quitte sa commune pour apprendre le métier de tisseur. Son apprentissage terminé, il entre dans les associations ouvrières de sa corporation et, propagandiste ardent, il participe au mouvement général qui amena, en 1884, le vote de la loi sur les syndicats professionnels. Il créa alors de nombreux syndicats de tisseurs dans la région du Rhône et les régions environnantes. Grâce à son action, plus de 20.000 tisseurs s’organisèrent à Lyon et obtinrent un relèvement de leurs salaires.

En 1888, les électeurs du 6e arrondissement qui forme la 7e circonscription de Lyon l’envoyèrent siéger au Conseil municipal comme candidat du parti socialiste.

C’est à lui que l’on doit la création, en 1889, de la Bourse du Travail à Lyon.

En 1898, les mêmes électeurs le désignent pour les représenter au Parlement et l’ont constamment réélu depuis.

Spécialisé dans l’étude des questions sociales, il s’occupe activement de toutes les lois déposées en faveur de la classe ouvrière.

Membre de la Commission du travail depuis 1898, président de ladite Commission depuis 1905, il a fait partie, en outre, d’importantes commissions, notamment de l’armée, de l’enseignement, de la séparation des églises et de l’état, des marchés, du conseil supérieur du travail, des habitations à bon marché, des assurances.

Parmi les titres qu’il a successivement obtenus dans sa longue carrière, il en est un qui lui fut particulièrement cher : celui de Maire de Jons où il remplaça, en 1904, un de ses parents qui avait, durant trente années avant lui, dirigé les affaires municipales.

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